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martes, 30 de junio de 2015

France24: Un journaliste franco-marocain privé de pièces d'identité par Rabat en grève de la faim à Genève

30 juin 2015 

GENÈVE (AFP) - 
Le journaliste satirique franco-marocain Ali Lmrabet, privé de pièces d'identité par les autorités marocaines sans qu'une explication lui soit fournie, a entamé la semaine dernière une grève de la faim devant l'ONU à Genève pour obtenir gain de cause.
"J'ai pris mon dernier café le 24 juin", a déclaré M. Lmrabet à l'AFP mardi. Depuis, il dit ne plus boire que de l'eau et du thé, avec du sel et du sucre.
M. Lmrabet n'en est pas à sa première grève de la faim. En 2003, il en avait suivi deux - de 50 jours et de 35 jours - pour protester contre sa condamnation au Maroc au terme d'un procès pour "outrage au roi".
Cette fois, il proteste contre le non renouvellement de ses pièces d'identité. Les autorités marocaines "refusent arbitrairement de me renouveler la carte d'identité", affirme-t-il, alors que son passeport a expiré le 25 juin.
L'affaire remonte à 2012. Cette année-là, des policiers lui dérobent sa carte d'identité sans raison, explique-t-il. Depuis, sa carte d'identité ne lui a jamais été remise, mais il détenait son passeport.
Le 20 avril, la date d'expiration de celui-ci approchant, il a demandé le renouvellement de ce document et de sa carte d'identité. Un certificat de résidence - première étape en vue d'obtenir des pièces d'identité au Maroc - lui a alors été délivré par le commissariat de Tétouan où il réside, mais le lendemain il lui a été repris par le même commissariat sans explication, selon lui. Depuis, il attend une réponse des autorités marocaines et tente d'obtenir de l'aide auprès de l'ONU.
Ali Lmrabet, interdit d'exercer entre avril 2005 et avril 2015 au Maroc, avait annoncé fin avril son intention de lancer un nouvel hebdomadaire satirique.
Il avait été condamné à Rabat en avril 2005 dans le cadre d'un procès en diffamation intenté par une association sahraouie, à la suite de déclarations selon lesquelles les réfugiés sahraouis de Tindouf (sud-ouest de l'Algérie) n'avaient "aucune envie de rentrer au Maroc" et qu'ils n'auraient au demeurant "aucune difficulté" à le faire, via la Mauritanie.
Ces propos sur ce dossier ultra-sensible sont en contradiction avec la position officielle marocaine, pour qui les réfugiés sahraouis sont "séquestrés" par le Front Polisario, un mouvement indépendantiste soutenu par l'Algérie.
Par ailleurs, Ali Lmrabet éditait au Maroc les hebdomadaires Demain Magazine et Doumane (arabophone) avant que ces publications soient interdites en 2003 au terme d'un procès pour "outrage au roi". Le journaliste avait alors été condamné à trois ans de prison ferme, avant d'être relâché en début 2004 à la faveur d'une grâce royale.

L'Orient Le Jour: Un journaliste franco-marocain privé de pièces d'identité par Rabat en grève de la faim à Genève

AFP, 30/06/2015

Le journaliste satirique franco-marocain Ali Lmrabet, privé de pièces d'identité par les autorités marocaines sans qu'une explication lui soit fournie, a entamé la semaine dernière une grève de la faim devant l'ONU à Genève pour obtenir gain de cause.

"J'ai pris mon dernier café le 24 juin", a déclaré M. Lmrabet à l'AFP mardi. Depuis, il dit ne plus boire que de l'eau et du thé, avec du sel et du sucre.
M. Lmrabet n'en est pas à sa première grève de la faim. En 2003, il en avait suivi deux - de 50 jours et de 35 jours - pour protester contre sa condamnation au Maroc au terme d'un procès pour "outrage au roi".
Cette fois, il proteste contre le non renouvellement de ses pièces d'identité. Les autorités marocaines "refusent arbitrairement de me renouveler la carte d'identité", affirme-t-il, alors que son passeport a expiré le 25 juin.

L'affaire remonte à 2012. Cette année-là, des policiers lui dérobent sa carte d'identité sans raison, explique-t-il. Depuis, sa carte d'identité ne lui a jamais été remise, mais il détenait son passeport.
Le 20 avril, la date d'expiration de celui-ci approchant, il a demandé le renouvellement de ce document et de sa carte d'identité. Un certificat de résidence - première étape en vue d'obtenir des pièces d'identité au Maroc - lui a alors été délivré par le commissariat de Tétouan où il réside, mais le lendemain il lui a été repris par le même commissariat sans explication, selon lui. Depuis, il attend une réponse des autorités marocaines et tente d'obtenir de l'aide auprès de l'Onu.
Ali Lmrabet, interdit d'exercer entre avril 2005 et avril 2015 au Maroc, avait annoncé fin avril son intention de lancer un nouvel hebdomadaire satirique.
Il avait été condamné à Rabat en avril 2005 dans le cadre d'un procès en diffamation intenté par une association sahraouie, à la suite de déclarations selon lesquelles les réfugiés sahraouis de Tindouf (sud-ouest de l'Algérie) n'avaient "aucune envie de rentrer au Maroc" et qu'ils n'auraient au demeurant "aucune difficulté" à le faire, via la Mauritanie.

Ces propos sur ce dossier ultra-sensible sont en contradiction avec la position officielle marocaine, pour qui les réfugiés sahraouis sont "séquestrés" par le Front Polisario, un mouvement indépendantiste soutenu par l'Algérie.

Par ailleurs, Ali Lmrabet éditait au Maroc les hebdomadaires Demain Magazine et Doumane (arabophone) avant que ces publications soient interdites en 2003 au terme d'un procès pour "outrage au roi". Le journaliste avait alors été condamné à trois ans de prison ferme, avant d'être relâché en début 2004 à la faveur d'une grâce royale.

L'Express.fr: Maroc: le journaliste Ali Mrabet en grève de la faim pour récupérer ses papiers


Privé, sans explications, de pièce d'identité par les autorités marocaines, le journaliste franco-marocain Ali Lmrabet a entamé une grève de la faim devant l'ONU à Genève pour obtenir gain de cause.

Les autorités marocaines "refusent arbitrairement de me renouveler la carte d'identité", dénonce le journaliste Ali Lmrabet. Pour protester contre ce harcèlement administratif, le journaliste franco-marocain a entamé, le 24 juin, une grève de la faim, devant l'ONU à Genève. Son passeport a expiré le 25 juin. 
L'affaire remonte à 2012. Cette année-là, des policiers lui dérobent sa carte d'identité sans raison, explique-t-il. Depuis, sa carte d'identité ne lui a jamais été remise, mais il détenait son passeport. 
Le 20 avril, la date d'expiration de celui-ci approchant, il a demandé le renouvellement de ce document et de sa carte d'identité. Un certificat de résidence - première étape en vue d'obtenir des pièces d'identité au Maroc - lui a alors été délivré par le commissariat de Tétouan où il réside, mais le lendemain il lui a été repris par le même commissariat sans explication, selon lui. Depuis, il attend une réponse des autorités marocaines et tente d'obtenir de l'aide auprès de l'ONU. 

Mise en cause du verbatim officiel sur le Sahara occidental

Quel outrage lui vaut un tel sort? Ali Lmrabet avait été condamné à Rabat en avril 2005 dans le cadre d'un procès en diffamation intenté par une association sahraouie. "Simplement, expliquait-il en averil dernier sur Mediapart, parce que j'ai eu le malheur de déclarer à une publication qui n'était pas mienne que les réfugiés sahraouis des camps de réfugiés de Tindouf, en Algérie, sont des réfugiés, selon l'ONU, et non des "séquestrés du Front Polisario", comme le clame la propagande officielle marocaine." 
Ali Lmrabet, interdit d'exercer entre avril 2005 et avril 2015 au Maroc, avait annoncé fin avril son intention de lancer un nouvel hebdomadaire satirique. Ali Lmrabet éditait par ailleurs les hebdomadaires Demain Magazine et Doumane (arabophone) avant que ces publications soient interdites en 2003 au terme d'un procès pour "outrage au roi". Le journaliste avait alors été condamné à trois ans de prison ferme, avant d'être relâché en début 2004 à la faveur d'une grâce royale.

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Leseco.ma: Le journaliste Ali Lmrabet en grève de la faim devant le siège de l'ONU

L’AMDH-Paris/IDF apporte son soutien au journaliste Ali Lmrabet en grève de la faim à Genève #alilmrabetID

L’Association Marocaine des Droits Humains-Paris/IDF (AMDH-Paris/Ile-De-France) déplore la répression subie par le journaliste Ali Lmrabet. Ce dernier a été à de nombreuses fois victime du non-respect de la liberté d’expression par les autorités marocaines.Rappel des principales dérives dont il a été (il est) victime :
-          2000 : interdiction de son journal Demain.
-          2003 : condamnation à 3 ans de prison ferme pour outrage au roi et fermeture de ses journaux Demain magazine et Doumane.
-          2005 : interdiction d’exercer ses fonctions de journaliste pendant 10 ans (du 11 avril 2005 au 11 avril 2015)
Énième épisode de l’acharnement des autorités marocaines, ces dernières refusent désormais de lui renouveler ses papiers d’identité. Face à cette situation abracadabrantesque et injuste, Ali Lmrabet a entamé vendredi 26 juin 2015 une grève de la faim devant l’entrée de l’ONU, place des Nations à Genève.

L’AMDH-Paris/IDF :
-          Dénonce l’acharnement des autorités marocaines contre Ali Lmrabet.
-          Soutient sa demande légitime et légale à avoir des papiers.
-          Appelle les autorités marocaines à lui délivrer au plus vite ses papiers d’identité.
-          Considère que l’État marocain porte l’entière responsabilité de cette situation et de ses éventuelles conséquences sur la santé d’Ali Lmrabet.

Paris, le 29 juin 2015.
Contact :
Association Marocaine des Droits Humains Paris/Ile-de-France
Tél : 06 18 66 15 58
Facebook : AMDHParis
Site web : www.amdhparis.org
Twitter : @AMDHParis

domingo, 28 de junio de 2015

La Côte: Journaliste marocain en grève de la faim

26.06.2015, 10:31

GE: journaliste marocain en grève de la faim


Le journaliste satirique marocain Ali Lmrabet a entamé vendredi une grève de la faim sur la place des Nations, à Genève, pour protester contre les autorités marocaines qui ont refusé de lui renouveler ses papiers d'identité.
Un journaliste marocain s'est mis en grève de la faim sur la place des Nations, à Genève, pour protester contre le refus des autorités de son pays de lui renouveler ses papiers d'identité. Ali Lmrabet veut relancer un journal satirique interdit au Maroc.
Le journaliste a été interdit d'exercer son métier en 2005 pendant dix ans, après avoir publié des journaux satiriques qui ont irrité les dirigeants du royaume, officiellement pour avoir mentionné le sort des réfugiés saharouis. Le Maroc nie l'existence du problème saharoui.
L'interdiction ayant expiré le 11 avril dernier, Ali Lmrabet avait l'intention de relancer ses publications qui avaient connu un grand succès au Maroc. Mais les autorités ont refusé de lui renouveler ses papiers d'identité. Son passeport est arrivé à expiration mercredi.
"Sans certificat de résidence, je ne peux rien faire au Maroc", a-t-il expliqué vendredi à l'ats. "Je veux retourner au Maroc, je ne veux pas l'asile politique en Suisse", a-t-il précisé.
Ali Lmrabet a été invité à Genève par l'Association des juristes américains et France-Libertés pour parler de la liberté de la presse à l'occasion de la session du Conseil des droits de l'homme.

Un "quiproquo" qui dure
L'ambassadeur du Maroc à l'ONU a évoqué en début de semaine un "quiproquo" et il a assuré que le "problème va être réglé". Ne voyant rien venir, sans papiers, Ali Lmrabet a estimé que la seule solution est d'attirer l'attention par une grève de la faim illimitée.
Selon le journaliste, l'ordre de ne pas lui renouveler ses papiers d'identité vient directement du palais royal. "Je suis un journaliste indépendant et c'est ce qui dérange", souligne-t-il. Pendant les dix ans d'interdiction de son activité au Maroc, il a travaillé pour des journaux espagnols.
Les autorités genevoises lui ont précisé qu'il ne peut pas dormir sur la place des Nations. Il dort à la Maison des associations et est en grève de la faim devant le siège de l'ONU pendant la journée.
Source: ATS


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RSF: 100 Héros de l'information


À l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse 2014, Reporters sans frontières (RSF) publie pour la première fois une liste de “100 héros de l’information”. Dotés d’un courage exemplaire, ces “100 héros” contribuent, par leur travail ou leur combat, à promouvoir la liberté prévue par l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, celle de “chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit”. Les “100 héros” mettent leur idéal “au service du bien commun”. À ce titre, ils ont valeur d’exemple. “La Journée mondiale de la liberté de la presse, dont Reporters sans frontières fut à l’origine, doit être l’occasion de saluer le courage de ces journalistes et blogueurs qui sacrifient chaque jour leur sécurité et parfois leur vie à leur vocation, déclare Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. Les “héros de l’information” sont une source d’inspiration pour toutes les femmes et tous les hommes qui aspirent à la liberté. Sans leur détermination et celle de tous leurs semblables, il ne serait pas possible d’étendre le domaine de la liberté tout court”.


Depuis 2005, Ali Lmrabet est un homme muselé dans son pays : il a été condamné à dix ans d’interdiction de l’exercice de la profession de journaliste pour avoir écrit dans un reportage pour El Mundo que les populations sahraouies établies dans les camps de Tindouf en Algérie étaient des “réfugiés” et non des “séquestrés”, discours qui va à l’encontre de celui des autorités marocaines. Peine qui n’existe nulle part dans le code pénal marocain. En 2003, la publication, dans son hebdomadaire Demain, de caricatures sur la monarchie et la reproduction d’un entretien avec un ancien prisonnier de gauche dans lequel il affirmait être “républiquain”, lui avait déjà valu d’être condamné à trois ans de prison ferme pour “atteinte au respect dû au roi”. Après huit mois d’incarcération et une grêve de la faim de 50 jours, il a été libéré en janvier 2004 sur grâce de Mohammed VI. Aujourd’hui, ce journaliste indépendant vit à Tétouan. Il anime depuis 2011 le siteDemain onlinebravant l’interdiction qui lui a été faite. “Sans censure ni autocensure autre que celle qui touche à l’honneur et à la dignité des personnes”, comme il le revendique.

Tribune de Genève: Un journaliste marocain en grève de la faim

Genève internationalePrivé de papiers d’identité, Ali Lmrabet se retrouve dans l’impossibilité d’éditer ses journaux. Il dénonce une manœuvre du pouvoir


Mercredi, le journaliste marocain Ali Lmrabet a entamé une grève de la faim. Venu à Genève pour suivre les travaux du Conseil des droits de l’homme, il espérait trouver une issue à la situation «ubuesque» qui fait de lui un «sans-papiers» dans son propre pays. Mais l’appui des ONG et des défenseurs des droits de l’homme n’y ont rien fait. Les autorités marocaines sont restées sur une ligne de fermeté à l’égard du fondateur deDemain, le premier news magazine de l’histoire du royaume.
Les ennuis d’Ali Lmrabet ont commencé en 2000. La parution de son journal est suspendue une première fois sans explication. Pas de quoi dissuader cet entêté, qui poursuit son aventure éditoriale avec deux autres publications satiriques:Demain Magazine et Doumane. Son obstination à critiquer le fonctionnement du royaume et à exprimer des positions éloignées de la doctrine officielle sur la question du Sahara occidental lui a été fatale.
En 2003, il est condamné à quatre?ans de prison, une peine ramenée à trois ans en appel. Depuis cette époque, Ali Lmrabet a le soutien de nombreuses organisations. En 2014, Reporters sans frontières (RSF) a mis son nom sur la liste desCent héros de l’information, remarqués pour leur détermination et obstination à défendre la liberté d’expression. Ses peines purgées, Ali Lmrabet pensait en avoir fini avec les ennuis. «Le 11 avril 2015, le jugement qui m’avait condamné en 2005 à l’interdiction de la profession de journaliste au Maroc a pris fin. Je pensais alors que j’étais en mesure de demander un récépissé pour la création d’une ou de plusieurs publications satiriques au Maroc», explique-t-il. En réponse, les autorités ont bloqué le renouvellement de ses papiers d’identité et notamment de son passeport biométrique qui est arrivé à expiration le 24 juin 2015.
«Depuis cette date, je suis un «sans-papiers» dans mon propre pays. Cette opération n’est ni fortuite ni gratuite. Elle a un but clair: m’empêcher de relancer mes journaux», dénonce le journaliste. Décidé à se battre pour obtenir gain de cause, Ali Lmrabet a entamé une grève de la faim devant l’entrée de l’ONU, place des Nations. «Franchement, je ne pensais pas devoir en arriver là. Mais aujourd’hui, je n’ai pas d’autre solution pour qu’on régularise ma situation et qu’on me laisse enfin tranquille», soupire Ali Lmrabet. «En avril dernier, l’Association marocaine des droits humains (AMDH) a écrit aux autorités pour leur demander pourquoi elles refusaient de renouveler mes papiers d’identité; elle n’a reçu aucune réponse», ajoute-t-il.
L’affaire est sans doute loin d’être réglée. Des médias marocains se sont empressés de relever qu’Ali Lmrabet avait participé, à Genève, à une conférence organisée par l’association France liberté ouverte aux représentants des mouvements Sahraouis. Toute proximité ou soutien à ces organisations défendant la position d’Alger sur la question du Sahara occidental sont considérées comme une trahison. A Rabat, c’est un sujet très sensible. Le contexte ne se prête pas à un examen dépassionné du cas Ali Lmrabet. A.J.

Demainonline: Ali Lmrabet répond à un « article » télécommandé paru dans le site Hiba Press

Le site Hiba Press a publié un « article » intitulé « Ali Lmrabet, l’histoire d’un homme qui cherche la célébrité » (علي المرابط: حكاية رجل يبحث عن الشهرة), dans lequel il revient sur ma grève de la faim devant le siège des Nations Unies à Genève.
L’article est signé par un certain Reda Saïd, qui est un illustre inconnu. Et ce qui est symptomatique de l’attaque gratuite, c’est qu’il n’avance aucun argument pour me contredire ou défendre l’Etat.
La plupart de ceux qui ont lu l’article l’ont tellement trouvé mensonger et téléguidé qu’ils ont été 41 à signaler qu’ils ne l’ont pas aimé, contre seulement13. (Mais il reste encore du temps pour inverser la tendance en envoyant des trolls).

En résumé, cet article que je publie ci-dessous pour que les lecteurs puissent en prendre connaissance, explique que ma présence à Genève et ma grève auraient été commanditées par les ennemis du Maroc, dont je serais l’instrument pour nuire aux intérêts de l’Etat.
J’aurais aussi exhibé des slogans qui n’ont rien à voir avec la réalité pour« nuire à la construction d’un Etat démocratique ».
Une nouveauté tout de même, on ne parle plus du financement de mon voyage à Genève par l’Algérie. Mais « l’auteur », ou les « auteurs » de l’article ont trouvé mieux :  je suis à la recherche de la célébrité. 
Enfin, et c’est le plus rigolo, l’officine qui a confectionné cet l’article me demande d’avoir le « courage » d’aller en justice. Au Maroc, bien entendu.
Voilà grosso modo ce qui est écrit dans cet « article ».
Maintenant, voici ma réponse. Et comme toujours, et c’est ce qui irrite le plus le régime marocain, elle est basée sur des faits et non sur des racontars.
Dire que ma grève de la faim a été « commanditée » par les « ennemis du Maroc » n’est peut-être pas une fausse assertion. Mais ces ennemis se trouvent à l’intérieur du pays et se trouvent au gouvernement et dans les rouages de l’Etat.
Qui a décidé de me retirer mon certificat de résidence, que j’ai obtenu le plus légalement du monde, pour renouveler mes papiers d’identité ? Et pour quelle raison l’a-t-on fait ?
Et puis même si l’administration marocaine ne veut pas que je dise que je réside chez mon père, en dépit de l’abondante documentation en ma possession, pourquoi refuse-t-elle d’autres solutions ? A savoir une ou plusieurs autres adresses ? J’ai proposé à travers des activistes de l’AMDH à Tétouan de fournir une autre adresse, toujours à Tétouan.
J’ai donné les noms de ces activistes, la date de cette proposition et même le nom du responsable sécuritaire qui l’a réceptionnée. Aucune réponse !
Pour ce qui est de l’exhibition de slogans qui n’ont rien à voir avec la réalité, regardons-les, lisons-les ensemble !
Je me pose la question : « Le Maroc a-t-il vraiment changé ? ». Et je donne les réponses que voici :
2000 : Interdiction de mon premier hebdomadaire Demain.
Est-ce faux ? C’est le premier ministre de l’époque, Abderrahmane Youssoufi, qui l’a interdit sans jamais fournir aucune explication. Youssoufi voulait punir Le Journal et Assahifa pour avoir publié des révélations sur l’implication des socialistes marocains dans l’attentat monté par le généralMohamed Oufkir en 1972 pour assassiner Hassan II, et il a mis ma publication, qui n’avait pourtant rien publié, dans la corbeille de l’interdiction. Plus tard, l’un de ses conseillers, un avocat de renom, avouera que le nom deDemain a été soufflé à Youssoufi par le Palais royal.
2001 : Condamnation à quatre mois de prison.
Est-ce faux ? J’ai été condamné pour « troubles à l’ordre public ». Quels troubles ? Peut-on troubler l’ordre public en publiant un article au conditionnel évoquant la possible vente d’un palais ? Pour exemple, quand Hassan II a vendu ses palais à l’Etat marocain, tout en continuant à les utiliser en tant que chef d’Etat, a-t-il troublé l’ordre public ?
2003 : Condamnation à quatre ans de prison et à la fermeture de mes journaux Demain magazine et Doumane.
Est-ce faux ? J’ai été condamné à quatre ans de prison ferme, une peine ramenée à trois ans en appel, pour la publication d’un article sur le budget royal, dont la somme est rendue publique chaque année au parlement ; pour la retranscription de l’interview d’un républicain marocain donnée à un quotidien espagnol, dont les termes les plus saillants ont été supprimés ; et pour quelques caricatures qui n’ont rien à voir avec celles de Charlie Hebdo, un hebdomadaire martyr que cinq millions de personnes sont sorties dans la rue pour défendre au mois de janvier dernier.
2005 : Interdiction de la profession de journaliste pendant dix ans (2005-2015).
Est-faux ? J’ai été interdit pour avoir utilisé des termes honnis par le régime mais qui, étrangement, sont utilisés par une partie de la presse marocaine et quelques membres du gouvernement … marocain (Lire cet article : Genève : « Al Ahdath » et les « autres » attaquent Ali Lmrabet)
2015 : Refus des autorités marocaines de me renouveler mes pièces d’identité.
Est-ce faux ? Sinon qu’est-ce que je fais là ?
Pour reprendre le fil de l’article cité, je serais donc à la recherche de la« célébrité ». Pour ce qui est de cette « célébrité », je la donne à quiconque en échange d’une carte d’identité nationale et d’un passeport.
Maintenant les faits, que tout le monde peut juger de lui-même en consultant le dossier sur cette affaire en accédant à l’article : « Refus des autorités marocaines de renouveler les pièces d’identité du journaliste Ali Lmrabet. Le dossier »)
Avant d’entamer une grève de la faim qui va porter atteinte à ma santé, j’ai frappé patiemment pendant deux mois à toutes les portes, au Maroc mais aussi à Genève.
Au Maroc : A Tétouan, mon avocat Me Mohamed Lahbib Haji, qui a été témoin de mes péripéties et a publié un communiqué détaillé à cet effet, a tenté désespérément de contacter autant le wali de Tétouan, M. Mohamed El Yaakoubi, que le préfet de police pour régler cette affaire. A Casablanca, un avocat et un député istiqlaliens se sont proposés de régler ce problème au parlement. Toujours en vain. A Rabat, l’AMDH a écrit au chef du gouvernement, au ministre de l’intérieur, au ministre de la justice, au délégué interministériel charge des droits de l’homme et au président du Conseil national des droits de l’homme (CNDH). Aucune réponse officielle. Mais quelques réponses officieuses : le cas Lmrabet les dépasse. Le problème ne serait pas ce ridicule certificat de résidence, mais mon intention déclarée de relancer mes journaux satiriques interdits en 2003.
Si c’est le cas, alors comme ça on interdit quelqu’un de son identité pour l’empêcher d’exercer son métier ? Que fait-on de la nouvelle constitution ? Qu’en est-il de la « construction d’un Etat démocratique » ?
Mes journaux allaient être soumis, comme toutes les publications marocaines, à l’empire de la loi marocaine. N’est-ce pas suffisant ?
A Genève : Le premier jour de mon arrivée au Palais des Nations à Genève, j’ai croisé le représentant du Maroc auprès des Nations Unies, M. Mohamed Aujjar. Nous nous sommes salués cordialement et je lui ai expliqué de manière volontaire la raison de ma présence. Je suis venu, à l’invitation de deux ONG, l’une française et l’autre américaine, pour défendre mon droit à mon identité et au renouvellement de mes papiers d’identité. Je suis venu parler uniquement de mes problèmes personnels et de la persécution impitoyable que je souffre de la part du régime marocain depuis deux décennies maintenant. Je ne suis venu parler ni du référendum au Sahara occidental, ni des droits des femmes, ni de l’éducation des enfants ni de la disparition des abeilles.
Quelques jours plus tard, au moment où j’étais interviewé par le journaliste duTemps, M. Luis Lema, au salon Le Serpent du palais des Nations, M. Aujjar s’est approché de nous. Il a spontanément affirmé à Lema, comme le rapporte ce dernier dans son article « Le purgatoire d’un journaliste satirique », qu’il s’agissait d’un « simple malentendu administratif » un « quiproquo » qui allait être rapidement réglé.
Quelques minutes plus tard, j’ai eu une conversation avec deux diplomates marocains. A leur demande, et par courtoisie, je leur ai remis ma lettre et la documentation en ma possession. « Si votre problème de certificat de résidence est réglé, que ferez-vous ? »me demanda l’un d’eux. « Je rentrerais sur le champ au Maroc. Je ne suis pas venu en vacances à Genève qui est une ville très chère. Je suis là pour défendre un droit que nul ne peut m’ôter : l’établissement de ma carte d’identité et de mon passeport », lui ai-je répondu.
Depuis, plus aucune nouvelle, alors que la prorogation ou le remplacement par l’ambassade du Maroc en Suisse de mon passeport biométrique, qui allait expirer le 24 juin, aurait suffi pour régler une partie du problème.
Quant à mon manque de « courage » d’ester en justice au Maroc, c’est une réponse classique des services secrets quand ils veulent verrouiller une affaire. Je ne tomberai pas dans ce piège.
Tous les Marocains le savent : la justice marocaine n’est pas indépendante. Et plus encore quand il s’agit d’un cas politique comme le mien. Nous en avons fait l’expérience dans un passé récent. Quand nous nous adressions au tribunal administratif, le juge se déclarait « non compétent » ou refusait le référé. Ce qui avait pour conséquence de renvoyer le dossier aux calendes grecques, c’est-à-dire à une bonne dizaine d’années de procédures interminables.
Et d’ailleurs, quand des juges administratifs condamnent l’Etat marocain, il n’y a personne pour contraindre ce même Etat à exécuter la sentence.
Tous les avocats de renom que j’ai consultés, de Me Abderrahim Berrada au bâtonnier Abderrahim Jamaï, m’ont déconseillé de le faire.
L’un d’eux, Me Berrada, me rappela l’affaire de la nationalité d’Abraham Serfaty. Quand Hassan II le déclara « brésilien » en 1991 et l’expulsa du Maroc, Me Berrada déposa plainte contre l’Etat. Après plusieurs années, l’affaire attérit au tribunal suprême qui convoqua un représentant du ministère de l’intérieur pour fournir ses preuves. Le ministère dirigé par Driss Basri ne daigna même pas répondre. Puis à la surprise générale la haute cour donna tort à Serfaty.
Serfaty ne recouvra sa nationalité qu’après l’avénement du règne de Mohamed VI. Et ce en dépit de la fameuse décision du … tribunal suprême.
Alors, y a-t-il une justice au Maroc ? La réponse est non ! Le roi lui-même expliqua un jour qu’il fallait réformer en profondeur la justice. Car dans quel pays du monde on condamne un journaliste à dix ans d’interdiction de sa profession sur la base de textes de loi inexistants pour l’empêcher de relancer ses journaux, comme ce fut mon cas en 2005 ?
Les autorités marocaines ne me laissent aucun autre choix que de me défendre. Personne ne fait une grève de la faim pour le plaisir. Et il ne s’agit pas de gagner ou de perdre, il s’agit d’une question vitale qui a trait à l’identité d’un citoyen.
Ali Lmrabet