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domingo, 28 de junio de 2015

Tribune de Genève: Un journaliste marocain en grève de la faim

Genève internationalePrivé de papiers d’identité, Ali Lmrabet se retrouve dans l’impossibilité d’éditer ses journaux. Il dénonce une manœuvre du pouvoir


Mercredi, le journaliste marocain Ali Lmrabet a entamé une grève de la faim. Venu à Genève pour suivre les travaux du Conseil des droits de l’homme, il espérait trouver une issue à la situation «ubuesque» qui fait de lui un «sans-papiers» dans son propre pays. Mais l’appui des ONG et des défenseurs des droits de l’homme n’y ont rien fait. Les autorités marocaines sont restées sur une ligne de fermeté à l’égard du fondateur deDemain, le premier news magazine de l’histoire du royaume.
Les ennuis d’Ali Lmrabet ont commencé en 2000. La parution de son journal est suspendue une première fois sans explication. Pas de quoi dissuader cet entêté, qui poursuit son aventure éditoriale avec deux autres publications satiriques:Demain Magazine et Doumane. Son obstination à critiquer le fonctionnement du royaume et à exprimer des positions éloignées de la doctrine officielle sur la question du Sahara occidental lui a été fatale.
En 2003, il est condamné à quatre?ans de prison, une peine ramenée à trois ans en appel. Depuis cette époque, Ali Lmrabet a le soutien de nombreuses organisations. En 2014, Reporters sans frontières (RSF) a mis son nom sur la liste desCent héros de l’information, remarqués pour leur détermination et obstination à défendre la liberté d’expression. Ses peines purgées, Ali Lmrabet pensait en avoir fini avec les ennuis. «Le 11 avril 2015, le jugement qui m’avait condamné en 2005 à l’interdiction de la profession de journaliste au Maroc a pris fin. Je pensais alors que j’étais en mesure de demander un récépissé pour la création d’une ou de plusieurs publications satiriques au Maroc», explique-t-il. En réponse, les autorités ont bloqué le renouvellement de ses papiers d’identité et notamment de son passeport biométrique qui est arrivé à expiration le 24 juin 2015.
«Depuis cette date, je suis un «sans-papiers» dans mon propre pays. Cette opération n’est ni fortuite ni gratuite. Elle a un but clair: m’empêcher de relancer mes journaux», dénonce le journaliste. Décidé à se battre pour obtenir gain de cause, Ali Lmrabet a entamé une grève de la faim devant l’entrée de l’ONU, place des Nations. «Franchement, je ne pensais pas devoir en arriver là. Mais aujourd’hui, je n’ai pas d’autre solution pour qu’on régularise ma situation et qu’on me laisse enfin tranquille», soupire Ali Lmrabet. «En avril dernier, l’Association marocaine des droits humains (AMDH) a écrit aux autorités pour leur demander pourquoi elles refusaient de renouveler mes papiers d’identité; elle n’a reçu aucune réponse», ajoute-t-il.
L’affaire est sans doute loin d’être réglée. Des médias marocains se sont empressés de relever qu’Ali Lmrabet avait participé, à Genève, à une conférence organisée par l’association France liberté ouverte aux représentants des mouvements Sahraouis. Toute proximité ou soutien à ces organisations défendant la position d’Alger sur la question du Sahara occidental sont considérées comme une trahison. A Rabat, c’est un sujet très sensible. Le contexte ne se prête pas à un examen dépassionné du cas Ali Lmrabet. A.J.

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