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martes, 28 de julio de 2015

El Watan: «Ne vous étonnez pas si on me retrouve un jour avec une balle dans la tête»


Pour le journaliste, il n’y a pas de doute : la décision de ne pas lui remettre ses papiers d’identité vient du palais royal, qui s’emploie à l’empêcher de reprendre son métier de journaliste. «Qui peut aujourd’hui au Maroc priver abusivement un citoyen, de surcroît un journaliste, de son identité ?» s’interroge-t-il.


L’administration marocaine refuse de vous délivrer un certificat de résidence pour pouvoir renouveler votre passeport et votre carte d’identité nationale, pourquoi ?
Parce que quelqu’un a décidé en haut lieu qu’en me privant de mes papiers d’identité, il allait m’empêcher de relancer mes journaux. C’est brutal, mais c’est dans leur ordre des choses.
Durant sa longue dictature, le général Pinochet a eu le courage de faire passer une loi dite de «extrañamiento», qui permettait au régime d’exiler «légalement» hors du pays ses opposants, mais ces derniers gardaient tout de même leurs pièces d’identité chiliennes. Au Maroc, ils n’ont pas le même courage, alors ils pataugent et nous font patauger avec eux.  
A-t-elle fourni des arguments ou des documents prouvant ce refus ?
Non, aucune notification écrite, ni même verbale. A part un laconique communiqué de la wilaya de Tétouan disant que je n’habite pas là où je l’ai déclaré. Comment peut-elle le savoir ? J’ai une vingtaine de documents administratifs marocains qui attestent le contraire, alors que l’administration marocaine n’en a fourni aucun.
Si le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad, décide maintenant où doit résider tel citoyen ou tel autre, il devrait tout de même prévoir de leur indiquer où ils doivent se diriger pour renouveler leur carte d’identité et leur passeport.

L’ambassadeur du Maroc a déclaré que vous deviez vous rendre au consulat du Maroc à Barcelone pour renouveler votre passeport…
L’ambassadeur du Maroc auprès des Nations unies, Mohamed Aujjar, a effectivement déclaré que je résidais à Barcelone et que je pouvais renouveler mon passeport là-bas en «deux ou trois jours ».
J’ai rétorqué, documents administratifs marocains à l’appui, que je ne résidais plus en Espagne, mais j’ai envoyé tout de même un mail au consul de Barcelone, lui demandant s’il était prêt à me renouveler mon passeport et dans l’affirmative de me fixer un rendez-vous.
C’était il y a deux semaines. Il ne m’a pas répondu. Une journaliste d’une radio publique espagnole a tenté de joindre ce consul cette semaine, en vain.
Si ce n’est pas clair comme l’eau de roche…
L’interdiction de vous délivrer un certificat de résidence coïncide avec la fin de l’interdiction d’exercer votre métier de journaliste intervenue le 11 avril dernier. Un hasard ou s’agit-il d’une volonté de poursuivre l’ostracisme qui vous frappe depuis 2005 ?
Il n’y a pas de hasard au Maroc. Et la haine est tenace en haut lieu. Il y a une bande d’extrémistes qui peuvent aller très loin. Ne vous étonnez pas si on me retrouve un jour avec une balle dans la tête.
Pensez-vous que cette décision est un comportement isolé de l’administration ou  relève-t-elle d’une instruction venant du Palais ?
Franchement, qui peut aujourd’hui au Maroc priver abusivement un citoyen, de surcroît un journaliste, de son identité.?
Votre action a suscité une vague d’indignation, mais aussi de solidarité internationale. Cependant, il reste qu’au niveau diplomatique il n’y a aucune réaction, y compris de la part du Conseil des droits de l’homme devant lequel vous faites la grève de la faim…
Les Etats occidentaux, ceux-là mêmes dont les citoyens sont sortis dans la rue en janvier dernier pour défendre à juste titre la liberté d’expression après les attentats contre Charlie Hebdo, estiment peut-être que nous autres Maghrébins ne méritons pas de jouir des mêmes droits, comme celui de la liberté d’expression. Ils préfèrent peut-être avoir en face d’eux les djihadistes de Daech qui ont un point commun avec nos dirigeants qui est de renier la démocratie !
Quant au Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme, comme tout le monde j’attends sa réaction.
Avec votre cas, le Palais renoue avec les vieilles pratiques infligées aux opposants historiques, peut-il aller encore plus loin dans la «guerre» qu’il mène contre vous ?
Je crois bien que oui. Aujourd’hui, j’en suis même sûr.

Hacen Ouali

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