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jueves, 9 de julio de 2015

Le Temps: Video declarations Ali Lmrabet




https://vimeo.com/132976236

Réclamant ses droits, le journaliste satirique marocain Ali Lmrabet observe une grève de la faim sur la place des Nations
Luis Lema

Par ces jours de canicule, c’est particulièrement difficile. Mais Ali Lmrabet n’entend pas flancher. Ce Marocain a entamé, dans un coin un peu ombragé de la Place des Nations à Genève, la troisième semaine de grève de la faim. Sa revendication? Elle est digne de Kafka: obtenir un passeport de son pays, ainsi qu’une attestation qui prouverait qu’il habite bien là où il habite, soit dans la ville de Tetouan du nord du Maroc.

Il y a dix ans, le sort de ce journaliste avait ému l’opinion. Rapidement devenu extrêmement populaire, dépassant un tirage de 100 000 exemplaires, son magazine satirique, Demain, lui avait valu les foudres de la Maison royale. Ali Lmrabet avait goûté la prison et s’était vu interdire le droit d’exercer son métier de journaliste durant une décennie (LT du 22.06.2015).
Aujourd’hui, la peine est théoriquement arrivée à son terme. Mais, surprise: alors qu’Ali Lmrabet entend récidiver et refonder son magazine, il se voit désormais privé d’un certificat qui attesterait de sa résidence au Maroc. Un papier dont l’obtention ne représente d’ordinaire qu’une simple formalité. Mais faute d’en disposer, il est impossible d’obtenir une licence de travail. Autrement dit, sans ce sésame, pas moyen de rouvrir le journal.
Venu plaider sa cause devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU, Ali Lmrabet a laissé passer la date d’expiration de son passeport, dont le renouvellement est aussi tributaire du même certificat de résidence. Moralité: si pendant dix ans Lmrabet a été privé de métier, le voilà aujourd’hui privé de nationalité.
Durant ses dix ans de mise à l’écart, l’homme a vécu notamment à Barcelone, où il a travaillé pour de grands journaux espagnols. Mais voilà quatre ans qu’il a officiellement annoncé aux autorités marocaines son retour au pays, certifié par une attestation délivrée par le Consul général du Maroc à Barcelone. Il montre une trentaine de documents supplémentaires qui prouvent qu’il est bien établi à Tetouan, où il vit aux côtés de son père, dans la demeure familiale. «Cette histoire de certificat de résidence n’est qu’un prétexte. L’objectif, c’est simplement de m’empêcher de relancer des journaux», tranche-t-il.

Pétition au Maroc
Au Maroc, où circule une pétition en sa faveur, Ali Lmrabet commence à recueillir des soutiens de députés, d’académiciens, de responsables religieux. L’affaire est en passe d’embarrasser sérieusement le royaume. A Genève, plus d’une fois, le journaliste a eu l’impression d’être suivi dans ses déplacements, au demeurant de plus en plus restreints, à mesure que passent les jours sans s’alimenter.
«Monsieur Lmrabet est face à un litige administratif en réalité très simple à résoudre», affirme Mohamed Auajjar, l’ambassadeur du Maroc auprès de l’ONU. Le diplomate voit deux options pour le journaliste: faire recours auprès de la justice ou se déplacer à Barcelone. «Je suis formel: en Espagne, on lui délivrerait un passeport en deux ou trois jours», promet-il, en assurant que le Maroc est «un Etat de droit» et qu’il n’y a derrière cette affaire aucune interférence d’ordre politique.
Pour le gréviste de la faim, ces deux solutions n’en sont pas. «La justice pourrait mettre dix ans à trancher. Quant à l’idée d’aller à Barcelone, on m’y rétorquera, avec raison, que je n’y habite plus, et on me refusera un passeport. C’est une manière de noyer le poisson.»
Il y a quelques jours, un célèbre caricaturiste marocain, Khalid Gueddar, a été condamné à 3 ans de prison ferme. Il a été le premier à avoir caricaturé le roi Mohamed VI dans une bande dessinée. Son inculpation (pour ébriété sur la voie publique) remonte à… 2012. «Ce n’est pas un hasard, soupire Ali Lmrabet. C’est précisément Khalid Gueddar qui devait prendre la relève au cas où je serais empêché de diriger notre journal.»

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