Un prétexte

Du côté de Gueddar,  l’affaire de 2012, pour laquelle il vient d’écoper d’une peine de prison, “n’est qu’un prétexte”. Dans un communiqué, il écrit : “Je ne me fais aucune illusion : cette condamnation vise ma liberté d’expression.” Le caricaturiste explique que “cette peine tombe au moment même où mes collègues Ali Lmrabet, Ahmed Senoussi [humoriste] et moi-même nous apprêtons à lancer un nouveau magazine satirique”, poursuit l’hebdomadaire marocain.
Premier dessinateur marocain à avoir osé caricaturer le roi Mohamed VI, Khalid Gueddar a déjà été poursuivi en 2009 et condamné en février 2010 à quatre ans de prison avec sursis pour avoir réalisé un dessin du mariage de Moulay Ismaël, le cousin du roi. Connu pour sa liberté de ton, il dénonce cette censure : “Le régime marocain a peur de l’humour et du journalisme professionnel, et son animosité à l’encontre des journalistes prend de l’ampleur jour après jour.”
Lmrabet qui poursuit sa grève de la faim place des Nations, à Genève, en face du siège des Nations unies, souligne pour sa part : “Mon but est d’exiger devant le siège de l’ONU, comme tout citoyen, des pièces d’identité pour relancer au Maroc mes journaux satiriques, interdits en 2003, et ainsi de dénoncer l’autoritarisme qui nous gouverne et qui a fait de mon pays une propriété privée dont les résidents appartiennent corps et âme au maître autoproclamé des lieux. Mon sit-in et ma grève de la faim sont pacifiques.”